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Message : Re: Justif' verticale et autres offenses

(Michel Bovani) - Jeudi 19 Août 1999
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Subject:    Re: Justif' verticale et autres offenses
Date:    Thu, 19 Aug 1999 21:48:08 +0200
From:    Michel Bovani <michel.bovani@xxxxxxxxxx>

Bouh la ! On vas se faire charter à l'ordre. Mais bon, c'est le mois d'août... Pis pour une fois qu'on parle de typo... On parle aussi d'un logiciel, remarque, mais bon on va dire un algorithme. On a le droit de parler des algorithmes.

J'y vois plusieurs raisons. D'abord, l'algo de coupure de pages est
bien plus rudimentaire que celui qui coupe les lignes. Ensuite, les
règlages par défaut sont trop lâches et pas forcément judicieux, par
exemple, avec plain/TeX comme avec LaTeX, on autorise un étirement de
1pt entre les paragraphes.

Je suis content de voir que je suis pas tout seul...

Cet étirement est systématiquement utilisé
puisque les pages ne comptent pas, par défaut, un nombre entier de
lignes. Les lignes par défaut font 12pt de haut, la page de plain
mesure 643,20255pt (soit 53,6002125 lignes) et celle de LaTeX 550pt
(soit 45,833... lignes).

Ah ! non ! les classes standard de lateque deux oeufs font une siouxe division euclidienne pour que ça tombe pile (Euclide au secours de Knuth, c'est un scoop).

Donc, forcément, ça coince. Même en règlant
bien la hauteur des pages, il faut en plus changer la plupart des
blancs verticaux qui sont, par défaut, toujours élastiques (ou presque
toujours).

J'ai l'impression que ces règlages flexibles s'expliquent par le
contexte : (La)TeX est destiné à la composition des documents
scientifiques qui généralement comportent beaucoup de titres,
sous-titres, sous-sous-tritres, etc., jusqu'à la nausée. Il y a aussi
souvent pas mal de figures, tableaux ou formules mathématiques
larges. Tout ça contribue à faire des pages qu'il est bien difficile
de remplir sans étirer les blancs.

Suivant le type de documents qu'on veut composer, (La)TeX, sans
travail important de la part de l'utilisateur, peut donner des
résultats formidables ou horribles. Par exemple, pour un texte avec
assez peu de titres, on peut très facilement avoir une composition
impécable, avec des lignes qui font registre et tout. Dès que les
titres se multiplient, ça se complique. Quand on ajoute des figures,
ça devient vite l'horreur...

En fait si on y reflechit les titres et sous titres ne posent pas problème.
On peut facilement s'arranger pour qu'il occupent un nombre entier d'interlignes
avec une élasticité zéro (pas un point, pas deux points : zéro. Ah! mais)

C'est les machins imprévisibles qui posent problème... figures, formules, notes en bas de pages (dont l'interligne est forcément plus petit).

D'ailleurs, je me demande si pour les documents vraiment pénibles, on
ne devrait pas carrément renoncer à avoir des pages pleines plutôt que
des les étirer. Je pense à laisser un blanc variable en bas de page
pour que le reste continue de bien se tenir. (Ça s'appelle comment ?
Fer en bas ?)
Tu veux dire fer en haut ?

\raggedbottom : y'a ka demander, mais si tu as un interligne de 14pt
une formule qui prend 26 pt, des blancs dessus et dessous qui occupent comprimés au max en tout 7pt tu vas de retrouver décalé de 5pt vers le bas après ta formule (26 + 7 - 14 - 14) et adieux veaux, vaches et mon Graal...


--- Michel Bovani