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Message : Re: Justif' verticale et autres offenses

(Alain Hurtig) - Samedi 21 Août 1999
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Subject:    Re: Justif' verticale et autres offenses
Date:    Sat, 21 Aug 1999 04:30:05 +0200
From:    Alain Hurtig <alain.hurtig@xxxxxxxxxxx>

At 17:43 + 0200 20/08/99, Michel Bovani wrote :
> C'est qui l'animateur en ce moment, au fait ?
Olivier Randier (là, au moins, je suis sûr de mon coup, et je ne fâche
personne ! ;-)).

> Ça c'était une page : disons qu'en gros ça remplit une page, à un chouia
>près, parce que le passage du milieu est dans un corps plus petit et avec
>un interligne plus petit. Donc tu va rattraper le registre en ajustant les
>blancs avant et après pour que ça tombe pile poil.  Je suppose que Xpress
>fait ça en deux coups de cuiller. TeX aussi.
>
« En deux coups de cuiller », c'est vite dit, mais enfin XPress le fait.

> même chose mais t'as une footnote.
> [...]
>C'est tour à fait possible de
>préserver le gris et l'équilibre de la page et la régularité de
>l'interlignage, mais le registre, c'est autre chose (parce que TeX décide
>d'abord de l'endroit ou il est judicieux de couper la page et il se
>débrouille bien,
>
J'en suis moins sûr que toi ! J'ai vu quelques horreurs (a-t-on idée de
faire confiance à un robot ! ;-))).

Déjà, je n'aime pas le paramétrage par défaut des notes de TeX, avec les
notes presque collées au texte, ce filet de séparation qui arrache les
yeux, etc (on croirait Word ! Pas taper, merci.) Mais ça, je présume que ça
se règle, et que c'est juste à tort que les utilisateurs ne changent pas ce
type de compo des notes.

C'est la plaie absolue dans XPress de monter des notes, parce qu'il faut le
faire « à la main », à coup de copier-coller (un système parfaitement
archaïque !) et que bien entendu, si l'auteur rajoute ou enlève une note
sur les pages déjà montées, on n'a plus qu'à tout renuméroter à la mimine,
vu que XPress, il ne sait même pas qu'il s'agit de notes. MAIS, ce système
absurde et fatiguant a un immense avantage : ce n'est pas ce logiciel
stupide qui décide des ruptures du texte courant, des positions des notes,
des blancs, de l'équilibre texte/note dans une page, du nombre de lignes
qu'on accorde à une note tournante d'une page à l'autre, etc. C'est le
maquettiste, qui le fait en fonction à la fois du sens du texte (du confort
intellectuel) et de l'esthétique (du confort visuel).

(Il a un autre avantage : permettre sans trop de dégât de monter des notes
marginales, et non plus en bas de pages).

Bon, je m'éloigne du sujet, mais le texte K2 notait déjà que l'idéal serait
un panachage des deux : une gestion semi-automatique des notes, avec
positionnement des notes, gestion des appels et de leur renumérotation,
etc., et après totale liberté pour le maquettiste de déplacer, agrandir,
rétrécir, ses blocs de texte comme il l'entend.

> mais cette stratégie a un prix : après cela, il va
>répartir le blanc qu'il faut pour recaler le bas de page, mais il va le
>faire en le distribuant régulièrement partout où il a le droit d'en
>mettre.
>
Comme c'est étrange... Pourquoi _répartir_ le blanc ? Il n'y a rien à
répartir ! Un interlignage, c'est constant ! Un espacement entre
paragraphes aussi !

Admettons même l'exception d'un « objet » inséré dans le flot de texte
(dessin, formule, citation dans un corps inférieur, intertitre dans un
corps supérieur, etc.) Les espaces avant et après servent non seulement à
« isoler » l'objet, à le faire respirer dans la page, à le laisser vivre sa
vie propre, à rythmer la page, mais aussi, tout bêtement, à « rattraper »
la fausse justif' verticale afin que ce qui suit se retrouve pile sur le
registre [au fait : nous devons la popularité de ce mot de « registre » aux
textes de Méron].

Maintenant, si on a une note en bas, il y a avant la note un nombre x de
lignes blanches (deux ou trois, en général), de la même valeur que
l'interlignage du texte. Et puis la note, calée en bas.

>Comme j'ai compris qu'Xpress fonctionnait en descendant, puis en
>remontant, je conçoit que ça puisse surpendre...
>
Un bloc XPress fonctionne comme on le lui demande : en partant du haut, ou
du bas, en centrant (dans tous ces cas, l'interlignage prédéfini est
respecté par le logiciel) ou en justifiant (t là XPress de débrouille.)
L'interlignage peut être relative (la force de corps plus ou moins tant de
points) ou absolu (tel nombre de points, indépendamment du corps). D'autre
part, on peut définir une grille horizontale, sur laquelle le texte va
venir s'appuyer : c'est alors cette grille qui « gouverne » l'interlignage
- en fait, c'est un peu plus compliqué, mais c'est l'esprit de la chose).

Alain Hurtig                                    mailto:alain.hurtig@xxxxxxxxxxx
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Recherchons les enfants, les parents des enfants, les enfants des enfants,
les cloches du printemps, les sources de l'été, les regrets de l'automne,
le silence de l'hiver.
   Philippe Soupault, _Un deux ou trois_.