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Message : Re: Justif' verticale et autres offenses

(Michel Bovani) - Samedi 21 Août 1999
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Subject:    Re: Justif' verticale et autres offenses
Date:    Sat, 21 Aug 1999 16:42:22 +0200
From:    Michel Bovani <michel.bovani@xxxxxxxxxx>

Comme c'est étrange... Pourquoi _répartir_ le blanc ? Il n'y a rien à
répartir ! Un interlignage, c'est constant ! Un espacement entre
paragraphes aussi !

Pour des raisons que je ne peux que supposer (homogénéité par exemple)
Knuth a choisi d'appliquer à la justification verticale les mêmes
principes qu'à la justification horizontale. Pour les paragraphes, on
coupe les lignes le mieux possible, puis on les étire ou on les
compresse pour qu'elles aient la bonne longueur. Pour une page, c'est
exactement pareil mais dans l'autre direction.

Je sens que je vais plus quitter ce casque. C'est bien des trucs d'informaticien ça que de trouver élégant d'appliquer le même algorithme à deux problèmes complètement différents.

Dans les documents auxquels TeX se destine (« [...] especially for
books that contain a lot of mathematics. [D. E. Knuth -- The
TeXbook] »), ce n'est pas _un_ objet inséré dont il s'agit, mais une
profusion.

Ben c'est souvent vrai, mais quand même pas systématique...

Les espaces avant et après servent non seulement à
« isoler » l'objet, à le faire respirer dans la page, à le laisser vivre sa
vie propre, à rythmer la page, mais aussi, tout bêtement, à « rattraper »
la fausse justif' verticale afin que ce qui suit se retrouve pile sur le
registre

Chose qui était _peut-être_ tout simplement ignorée de Knuth.

Et tu le prends de quelle couleur, ton casque ?

D'autre part, LaTeX (c'est moins vrai pour TeX) affiche clairement
l'ambition de _remplacer_ les typographes, pas de les assister ou de
leur servir d'outil. La philosophie, à la base, c'est « Tapez votre
document en expliquant sa structure, LaTeX se charge du reste. » Dans
ce contexte, j'ai l'impression que l'étirement des blancs verticaux
est un bon moyen de limiter les interventions humaines. Non ?

Absolument, le problème c'est qu'après les gens sont persuadés que le résultat est parfait, puisque c'est LaTeX qui l'a fait... Or le résultat est acceptable mais pas parfait...


--- Michel Bovani