Archive Liste Typographie
Message : Re: Alain Hurtig (fut Re: Raymond Gid) (Alain Hurtig) - Jeudi 23 Novembre 2000 |
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Subject: | Re: Alain Hurtig (fut Re: Raymond Gid) |
Date: | Thu, 23 Nov 2000 06:52:38 +0100 |
From: | Alain Hurtig <alain@xxxxxxxxxxxxxxxxxx> |
At 22:29 +0100 22/11/00, Thierry Bouche wrote: à ce propos, je reviens sur Hermès que j'ai finalement imprimé et lu.
Tout arrive ;-). On va donc parler typographie et mise en pages. Chic !
Je persiste à penser que le reste est un fatras qui ressortit plus à la typoésie qu'au service du texte.
Ah non ! Tu peux me faire toutes les critiques que tu veux, sauf celle-là. La « typoésie » (quel que soit le nom qu'on lui donne) n'a rien à voir avec ce travail. Compare avec Gid, justement, ou avec Peignot (ou, un cran au dessus quand même, avec Massin). Regarde leurs intentions et les miennes, regarde les résultats... Maintenant, que tu trouves que les lettrines se voient trop, qu'il y a trop de blanc, etc., tout ce que tu veux, c'est ton droit.
quatre artifices : l'interlettrage,
Qu'est-ce qu'il a, l'interlettrage ? Il est réglé pour varier le moins possible, compte tenu d'une double contrainte :1) l'empagement, la force de corps, le gris désiré, les colonnes variables, etc.,
2) les déficiences (connues et longuement discutées ici même) du logiciel. Je ne vois pas en quoi j'en abuse, ni où est l'artifice. Qu'il y ait quelques pages ou quelques lignes loupées, je n'en disconviens pas. Ça ne permet de le décrire comme une « honte » ;-). [Fines et virgules]
intéressant, attesté, tout ce qu'on veut, mais il dérange un lecteur contemporain :
Exact. On ne peut plus l'employer, je l'ai noté. Quoi que le « dérangement » soit faible, mais enfin il existe. En fait, je rappelle que je voulais surtout prouver que loin de générer des lézardes, ça en supprime !
il donne à la virgule une valeur supérieure à la normale, d'autant que ton auteur utilise une ponctuation qui souligne plutôt la diction que la grammaire :
Exact aussi : sur ce texte-là, ça fonctionne encore un peu (d'autant que la valeur de la « fine » avant la virgule est minuscule). Sur un autre texte, ça n'irait pas du tout. [« Bordas »]
Le troisième, est une souffrance pour le lecteur :
Sur les difficultés du paragraphe « à la Bordas », sur le fait que ce soit un cauchemar pour l'opérateur, qui entraîne obligatoirement les phénomènes que tu décris (description qui comporte un poil d'exagération), je me suis longuement expliqué. Je me suis imposé une contrainte, en l'espèce fortement contraignante. Mais si elle avait été arrangeante, où était la contrainte ? C'est comme un lipogramme en « x » ou en « w » : fastoche et sans intérêt... À noter que ma variante est ici un moindre mal, et que le système d'origine est absolument et rigoureusement impraticable, sauf peut-être sur une justification ultra-large (et en ce cas, on se demande quel intérêt il a, aussi bien graphique que d'exécution). Je ne défends pas cette pratique, en fait je constate son inopérabilité. C'était un essai (rien de plus), un jeu (rien de plus). Ça donne parfois des pages incroyables d'impact et de force, et parfois des pages toutes tordues, qui sont le signe des limites de l'exercice. De ce jeu, je veux retenir les pages qui sont belles (une majorité à mon sens) et oublier ou passer sur celles qui sont ratées (pas ratées de mon fait ou par défaut de travail, mais parce que ça ne tombait pas comme il faut et que les heures passées dessus [elles ont été nombreuses] n'y pouvaient rien). En dehors des défauts, que je vois parfaitement, je maintiens (mais c'est affaire de goût) que cet essai typographique sert _ce_ livre (surtout en fonction de son format, de son empagement, de son gris général) et donc _ce_ texte. Je maintiens (mais c'est affaire de sentiment, de subjectivité) que ce que tu nommes un « artifice », n'efface pas le texte, bien au contraire : il le sert et s'en sert tout à la fois. Je ne dis pas qu'il faut travailler comme ça n'importe quel texte, dans n'importe quel format - à la limite, je dis que l'ayant fait une fois, je ne le ferai plus jamais : bon débarras ! D'un autre côté, des trois ou quatre tests de lecture fait auprès de gens qui ne sont pas du métier, qui n'ont rien à voir avec la typographie (mais qui ont un bel amour des livres), je retiens ceci : amusement, puis fascination devant la forme. Entrée un peu difficile dans le livre, puis lecture de plus en plus passionnée (ça, ce n'est pas grâce à moi, c'est l'auteur qu'il faut féliciter). Face aux « pseudos-Bordas », arrêt tout au début, parce qu'on a du mal à comprendre où commencent et où finissent les paragraphes. Puis, lorsqu'on a compris, tout s'enchaîne et ne pose plus de problème. Mieux, il semble que le système, une fois l'impression d'étrangeté surmontée, permette de rebondir, de réaccrocher la lecture quand elle se fait défaillante, quand l'ennui gagne un peu. Comme un élément de structure graphique qui viendrait se surajouter au texte et qui aiderait à mieux l'aborder. Bizarrement, les pages les moins solides, celles que je considère comme « tordues » sont celles qui ont gêné le moins... Bref, les « Bordas » (en tout cas les miens, et dans le contexte de ce livre-là) ne desserviraient pas forcément la lecture, mais permettraient de l'entraîner et d'amener le lecteur jusqu'à la fin du volume. Il est vrai qu'il faut avoir l'objet devant soi, pas de simples sorties laser, mais les pages recto-verso, reliées, coupées. Et là, tout se met en place. Mais ça ne rend pas la lecture naturelle, c'est évident. Ça souligne le statut même de l'objet, qui n'est pas un livre de librairie. Qui est... je ne sais pas quoi (pas même un livre, si ça se trouve). Comme je l'ai déjà écrit en privé à Thierry : « Un enfant bâtard, bizarre et brillant de la liste Typo. »
ces fins de paragraphes sur trois moignons de lignes soit mal justifiées, soit en drapeau piteux, suivies par le bloc en petites caps doté d'une importance excessive, et très mal justifié aussi ;
:-))))). ------------------ [Capitale après la lettrine]
Je suis plus perplexe sur le dernier : des fois ça marche incroyablement bien, [...] d'autres fois c'est le bide
Oui. Mais je n'ai pas, pour ma part, réussi à bien comprendre pourquoi ça fonctionne ici et pas là, bref à en tirer une règle. En tout cas, et bizarrement, ça gêne moins que sur mon essai en Fournier (l'_Origine des êtres_, sur mon site) alors que ce petit 4 pages référait explicitement, dans son allure générale, à un temps où la pratique était, sinon courante, en tout cas très admise. J'en conclus quand même que si l'on peut user du procédé, ce ne peut qu'être exceptionnel (ce qui fait qu'au total, il vaudrait mieux s'en abstenir ;-). -------------- Tu as complètement oublié de dégommer mon joli colophon... :-)) -------------
Amicalement,
De même. --Alain Hurtig mailto:alain@xxxxxxxxxxxxxxxxxx
---------------------------------------------------------------------------------- Or ça, salopins, serre-argent, palotins, hommes de finances, larbins chimiques, approchez ici. Qu'avez-vous à m'apprendre ? Alfred Jarry, _Ubu cocu_
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