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Message : Alain Hurtig (fut Re: Raymond Gid)

(Thierry Bouche) - Mercredi 22 Novembre 2000
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Subject:    Alain Hurtig (fut Re: Raymond Gid)
Date:    Wed, 22 Nov 2000 22:29:20 +0100
From:    Thierry Bouche <thierry.bouche@xxxxxxxxxxxxxxx>

Lacroux a écrit :
> > Donc l'expression personnelle est là, quelque part, tapie dans l'ombre. Non ?
> 
> ----
> Si... et plus elle est tapie, plus c'est chouette !


à ce propos, je reviens sur Hermès que j'ai finalement imprimé et lu.

Je persiste à dire que l'empagement est superbe, et que les choix de
mise en page (macro) sont bons. Je persiste à penser que le reste est un
fatras qui ressortit plus à la typoésie qu'au service du texte. Tu uses
et abuses de quatre artifices : l'interlettrage, la fine pré-virgule, le
Bordas-selon-Hurtig et la descente progressive lettrine-cap-petite cap.

Le premier est une véritable honte et je ne comprends pas comment on
peut « peaufiner son gris » avec pareil artifice ; le second est
intéressant, attesté, tout ce qu'on veut, mais il dérange un lecteur
contemporain : il donne à la virgule une valeur supérieure à la normale,
d'autant que ton auteur utilise une ponctuation qui souligne plutôt la
diction que la grammaire : une reprise de souffle devient alors une
pause (un break !). Le troisième, est une souffrance pour le lecteur :
ces fins de paragraphes sur trois moignons de lignes soit mal
justifiées, soit en drapeau piteux, suivies par le bloc en petites caps
doté d'une importance excessive, et très mal justifié aussi ; la ligne
blanche au-dessus : on est mal à l'aise, on a l'impression d'être tout à
coup dans un terrain vague alors qu'on quitte un jardin français ! 

Je suis plus perplexe sur le dernier : des fois ça marche incroyablement
bien, d'autant que tu as parfaitement ajusté le corps de la lettrine
pour que la descente semble naturelle : on a vraiment cette sensation
d'emphase un peu excessive, puis de descendre les marches vers la suite
du texte. d'autres fois c'est le bide, l'incongruité de la cap initiale
stoppe la lecture : on cherche à comprendre un mot qui n'existe pas dans
notre lexique, on tourne en rond assez longtemps avant d'admettre que ce
système puisse fonctionner ; en tout cas on ne lit plus : on décortique
la typo, on regarde la page, on s'est arrêté.

Amicalement,
Th. B.