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Message : Re: Transcription du grec (ancien) (Jacques Melot) - Dimanche 21 Janvier 2001 |
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Subject: | Re: Transcription du grec (ancien) |
Date: | Sun, 21 Jan 2001 11:07:26 +0000 |
From: | Jacques Melot <jacques.melot@xxxxxxxxx> |
Le 19/01/01, à 17:49 +0100, nous recevions de Emmanuel CURIS :
Bonjour, Dans son courrier, Olivier RANDIER a écrit : « Toujours dans ce manuel d'Histoire, j'ai deux chapitres sur la démocratie « athénienne, comportant évidemment quelques transcriptions de mots grecs, « comme boulê, ecclèsia. J'ai un peu de mal à comprendre la règle de « transcription du grec. Il me semble que epsilon est rendu par l'accent « aigu, sauf quand celui-ci est inutile (premier e de ecclésia) et que êta « est rendu par è, sauf en finale, où il devient ê (je ne vois pas bien « pourquoi). Quelqu'un peut-il me donner des règles explicites et précises « sur cette transcription ou me dire où la trouver ? Un ami & collèque grec fait les remarques suivantes en lisant ce message : en grec, ecclésia commence par un epsilon mais ce qui correspond au é est un éta --> le éta non accentué serait translittéré é. boulê se termine en grec par un éta accent aigu. Il suppose donc la règle de conversion (par analyse des exemples ci-dessus) epsilon non-accentué -> e epsilon accentué -> ? éta non-accenuté -> é éta accentué -> ê (pour un accent aigu - est-ce pareil pour un accent grave ou circonflexe) Autre question : que devient l'accent aigu sur le iota de ecclésia ? Mais il faut noter que les accents sont d'apparition tardive en grec : fin du IIe siècle av. J.-C. (c'est toujours un grec qui parle...) Voilà voilà... Ça n'a pas l'air simple tout ça. -- Emmanuel CURIS curis@xxxxxxxxxxxxxx Page WWW: http://emmanuel.curis.online.fr/index.html
Cher Emmanuel,je ne voudrais pas faire de ton Grec une tête de Turc, mais, dans l'ensemble, ce n'est pas une bonne idée que de s'adresser aux autochtones, précisément parce qu'ils le sont, pour obtenir une réponse satisfaisante. Il est vrai que cela fournit tout de même des indications. Bien sûr, je suppose que tu n'as fait que saisir une occasion comme je l'aurais aussi fait à ta place.
Pour le grec classique, on supprime tout simplement tous les diacritiques, on translitère upsilon en y, etc.
Il est exact que l'introduction des signes diacritique est tardive (c'est une lubie de grammairiens, introduite pour des raisons plus ou moins pédagogiques). Ces signes sont interprétés maintenant comme des modification vocaliques (accents), alors que dans l'ensemble, à l'origine, il s'agissait de tons (comme en chinois, suédois et norvégien). Autant ces signes peuvent aider ceux qui apprennent le grec, autant ils seraient parfaitement inutiles dans les circonstances où Olivier pourrait les employer.
De plus, l'idée de vouloir restituer les langues classiques de manière exacte oralement est typique du monde germanique. Hors de l'aire réformée, le monde occidental, roman en particulier, prononce le latin n'importe comment et c'est très bien comme ça (la prononciation française sous l'influence vaticane du latin ecclésiastique). Itou pour le grec. L'essentiel est d'adopter une transcription uniforme, cohérente et pratique. Avez-vous déjà entendu un Anglais (ou même un Allemand) prononcer du latin, même en tenant compte de la prononciation dite restituée : leur accent absorbe pour ainsi dire toujours les efforts faits. Comme il est facile de s'en convaincre, l'accent circonflexe utilisé dans les transcription a bon dos et est utilisé à toutes les sauces, comme je l'ai déjà fait remarquer ici. D'ailleurs, il est utilisé de la même manière pour la transcription des langues germaniques : j'y vois surtout une relique de la pensée française un peu méprisante et très vague dans ce domaine jadis (et je suis gentil).
Jacques Melot
- Re: Transcription du grec (ancien), (continued)
- Re: Transcription du grec (ancien), Michel Bovani (19/01/2001)
- Re: Transcription du grec (ancien), Michel Bovani (19/01/2001)
- Re: Transcription du grec (ancien), Emmanuel CURIS (19/01/2001)
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