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Message : Re: Nom d'auteur en petites caps (Paul Pichaureau) - Dimanche 21 Janvier 2001 |
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Subject: | Re: Nom d'auteur en petites caps |
Date: | Sun, 21 Jan 2001 16:56:44 +0100 |
From: | Paul Pichaureau <pichaureau.paul@xxxxxxxxxx> |
Jacques Melot a écrit : > Je suis d'accord avec tout ce qui précède : dans le monde > occidental au moins, le prénom est le nom des gens, le vrai. Bien que je comprenne parfaitement ce que tu veux dire, je ne pense pas que ce soit complètement exact. D'un point de vue historique et social, le "vrai" nom d'une personne serait son nom de famille, son patronyme, qui précise son appartenance à un groupe défini. Dans notre vieille société patriarcale, c'est le nom du père qui prime. Le fait de porter le nom de son père rappelle notre appartenance au clan paternel, et, par négation, notre inexistence en dehors de ce clan. C'est pourquoi ne pas porter de nom de famille (ou ne pas avoir de parents, ce qui est presque pareil) est une tragédie sociale : on vient de nulle part : provenance inconnue donc origine douteuse. Jacques a raison dans ce sens que notre prénom est notre véritable identité puisque c'est le seul nom que nous portons en propre, qui est attaché à notre personne. Or, justement, la société occidentale contemporaine est devenu hyper-individualiste. Désormais la valeur intrinsèque d'une personne prime sur sa valeur sociale. Être "fils de" est mal vu, "s'être faire un nom" une marque de réussite sociale. Pour en revenir à la typographie, c'est donc logiquement que la tradition privilégie le patronyme au dépend du prénom, comme la société le fait d'ailleurs. Jacques signale la tendance à commencer par donner le patronyme avant le prénom, ce que je trouve affreux : c'est certainement dû au conditionnement scolaire, car dans les listes d'appels le nom vient toujours avant le prénom ! L'école comme vecteur de contrainte sociale, ça n'est pas une nouveauté ! Même si aujourd'hui on conçoit surtout le patronyme comme un moyen d'éviter les homonymies (effaçant donc son sens social), il reste des traces de son sens profond... > En France, cette discrétion dans l'usage du titre est, je pense, > louable, car, dans le cas contraire, il y a formation d'une sorte > d'analogue de la noblesse qui, à mon avis, n'a rien de souhaitable à > une époque où nous avons appris, du moins comme idéal, à vivre et > être respectés pour ce que nous faisons et valons réellement et non > pour les étiquettes qui sont censées nous caractériser. Si tu cherches un raison pour laquelle on ne met pratiquement plus de titre devant les noms, ne va pas plus loin. Bonne vieille France bourgeoise et républicaine... Cela dit, les Français aiment quand même les "vrais" titre, mais pas quand c'est du toc : princesse, altesse, sainteté, etc. Le peuple aime toujours le roi, mais pas ses nobles ! Pour en revenir à ma petite théorie sociale, je ferais remarquer qu'on garde encore le titre dans les professions à forte connotation sociale : médecin, avocat, etc. > Jacques Melot Paul
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