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Message : Hauteur d'oeil et force de corps (Alain Hurtig) - Lundi 12 Mars 2001 |
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Subject: | Hauteur d'oeil et force de corps |
Date: | Mon, 12 Mar 2001 14:49:49 +0100 |
From: | Alain Hurtig <alain@xxxxxxxxxxxxxxxxxx> |
Comme Jacques l'a signalé, il s'agit d'une confusion entre force de corps et hauteur d'oeil. Pour un corps donné, la hauteur d'oeil n'est jamais la même (on peut comparer deux garamonds, par exemple, pour s'en convaincre). Ni les hampes, ni les descendantes, ni aucun alignement vertical... C'est évidemment la volonté des créateurs (et pas leur ignorance !)At 22:06 +0100 11/03/01, Oudin-Shannon wrote: Si vous cherchez à en savoir plus vous allez vous rendre compte que l'interlignege est bien 10 mais que le corps n'est pas toujours du 10 suivant la typo.
Exact, et c'est une curiosité du Didot (une anomalie, je pense) : l'empattement des descendantes se situe en dehors du Bounding Box - c'est encore pire en Didot HTF, où l'empattement dépasse franchement.Maintenant composez les mêmes lignes en Didot : En corps 10 interligné 10 le haut du « A » en Didot rentre dans le bas du « p » !
Je me demande si ce n'est pas une vieille tradition : j'ai chez moi quelques lettres en plomb en Didot capitales, sans talus ni de tête ni de pied. Il me manque la lettre « Q », mais les virgules et points-virgules ont les queues qui dépassent du socle du morceau de plomb. L'effet est très bizarre.
Je ne pense pas qu'on puisse tirer de cette anomalie bizarroïde une règle générale.
Mais non ;-). Ça, c'est si on veut un Didot de même hauteur d'oeil que le Times (pourquoi prendre le Times comme étalon, d'ailleurs ?) _Pas_ si on veut un Didot du même corps !Si vous voulez un « vrai » corps 10 en Didot il faut afficher 8,8...
Finalement, est-ce que ce ne serait pas la notion de force de corps, avec son héritage du plomb, qui est devenue obsolète ?Faites l'expérience avec différentes polices et vous constaterez que presque tous les corps sont faux.
Problème : la hauteur d'oeil règle en partie le gris typographique, et l'esthétique générale du texte composé dans une police donnée. Abandonner la notion de corps, c'est du même coup oublier que la hauteur d'oeil est différente d'une police à l'autre (et non pas « fausse »).
C'est évident. Avec d'autres polices aussi, d'ailleurs, à cause des accents sur les capitales (ceci pour répondre à Pierre Schweitzer). Sinon, on règle son interlignage en fonction du gris souhaité. On peut même vouloir un interlignage moindre que le corps, sans nécessairement que les lignes se rentrent dedans et se chevauchent (on peut aussi vouloir que les lignes se chevauchent, mais c'est un autre problème).Vous pouvez persister à afficher le Didot en corps 10 en moquant les « rigolos » qui viennent certainement de la publicité, mais vous serez obligé d'interligné au minimum à 11,2 pt.
Vous pouvez vous dire que tout cela est du pinaillage
Non : c'est un problème sérieux et intéressant.
et que vous continuerez à afficher des corps « ronds »
Oui, je préfère !
« ronds » (mais faux)
Mais non ;-).
et que vous jouerez sur l'interlignage.
Mais oui ;-).
Supposons que ce soit dans le même pavé de texte. Des polices hétérogènes, ça arrive. Pas un mélange de Didot et de Times, mais un passage en grec, ou dans une police linéale au milieu d'une police à empattements (ne venez pas me chercher des poux sur la tête, je peux donner une demi-douzaine d'exemples) ou n'importe quoi d'autre.Si dans un même document vous voulez du Didot et du Times composé en corps 10 interligné 10 (ce qui sera certainement laid, mais la question n'est pas là) comment faites vous ?
Ou : un passage en italiques dans un flot de texte en romain.C'est exactement le même problème, sauf que les italiques ont été dessinés spécialement pour ça, avec une hauteur d'oeil et une graisse compatible (pas nécessairement exactement identique) à la police romaine qu'on va supposer majoritaire. le créateur a fait le travail pour nous !
Mais dans tous les cas, on veut obtenir un gris le plus homogène possible (je sens que cette proposition va déclencher des polémiques ;-)).
Pour les italiques, on n'a donc pas de soucis, puisque tout est réglé par le fondeur. Mais si on passe temporairement dans une autre police, alors là oui, il faut bricoler, bidouiller.
Si l'emploi est fréquent, je crois qu'un petit retour dans l'éditeur de police s'impose, pour adapter icelle. Si c'est juste une fois de temps en temps, ou si on n'a pas le temps de travailler comme il faut, alors là en effet, on va se retrouver avec une force de corps fractionnaire pour la police « intruse », peut-être une étroitisation ou un élargissement des lettres dans le logiciel de compo, une modification de l'approche de groupe, etc.
C'est au total très pragmatique : il faut faire sa compo le mieux possible, le moins mal possible, le plus vite possible, sans dogmatisme stérile.
Je n'ai pas de réponse générale à cette question. Pour un magazine, je pense que je procéderai comme vous. Pour un livre, je ferai tout à fait autrement.Dans un document comprenant des éléments de différents corps et interlignages comment faites vous ?
Mais il dépend à la fois du gris recherché, de la police, de la force de corps et de la justification ! Comment l'établir « très vite » ?Personnellement je cherche trés vite l'interlignage de base :
C'est astucieux. Peut-être un peu rigide, comme toutes les constructions modulaires, mais l'essentiel est que ça fonctionne...Si pour l'essentiel du texte l'interlignage est 12, je vais établir une grille de 3 points. Je vais avoir alors la possibilité d'établir l'interlignage 6, 9, 12, 15, 18, 21, 24, etc. J'ajuste ensuite le corps des titres, accroches et autres éléments en partant d'un interlignage.
Question : ça ne vous est jamais arrivé qu'un DA ou un exé décoche la fonction « Aligner sur la grille de base », tout simplement parce qu'il ne comprenait pas à quoi ça sert ? Ou par horreur des alignements ? Moi si ! ;-))))). J'ai cru m'évanouir :-)))).
- Re:métriques [was gaffiot], (continued)
- Re:métriques [was gaffiot], Jacques Andre (12/03/2001)
- Re: Re : Typographie du Gaffiot, Lacroux (12/03/2001)
- Re: Typographie du Gaffiot, Pierre Schweitzer (12/03/2001)
- Hauteur d'oeil et force de corps, Alain Hurtig <=
- Re: Hauteur d'oeil et force de corps, Lacroux (12/03/2001)
- La lettre : un organe sans corps ?, Thierry Bouche (13/03/2001)
- Re: La lettre : un organe sans corps ?, Olivier RANDIER (14/03/2001)
- Re: La lettre : un organe sans corps ?, Pierre Schweitzer (14/03/2001)
- Re: La lettre : un organe sans corps ?, Thierry Bouche (14/03/2001)
- Re: La lettre : un organe sans corps ?, Thierry Bouche (14/03/2001)
- Re: La lettre : un organe sans corps ?, Jacques Andre (14/03/2001)