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Message : Re: La lettre : un organe sans corps ? (Olivier RANDIER) - Mercredi 14 Mars 2001 |
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Subject: | Re: La lettre : un organe sans corps ? |
Date: | Wed, 14 Mar 2001 02:02:59 +0100 |
From: | Olivier RANDIER <orandier@xxxxxxxxxxx> |
>Lorsque nous avons visité le cabinet des poinçons à l'IN, Jacques >André a essayé de tirer les vers du nez à Paput, sans résultat : >comment sait-on qu'on grave un corps 10 ? où est la ligne de base >quand on grave ? En fait, la seule définition fiable du corps qu'on puisse déterminer est celle-ci : un caractère de corps n est ce qui tient sur un plomb de n points de hauteur. Ainsi, entre des plombs de "romain" de 24 pt et de "romain initiales" du même corps, j'ai trouvé près de 2 millimètres de différence de hauteur des caps, parce que les seconds n'ont aucune descendante, donc on a agrandi au max dans l'espace disponible. >Pragmatiquement, la définition du corps pour les polices vectorielles >qui est en vogue de nos jours est : la hauteur nécessaire pour >dessiner l'oeil des lettres, plus un petit quelque chose (talus) pour >qu'elles ne se touchent pas. Ce petit quelque chose dépend a priori du >dessin de la lettre, du gris espéré, mais finalement, les fondeurs >s'en remettent aux choix d'interlignage (souvent 120 % >automatiques...). Cette notion de corps n'a aucun intérêt (savoir >qu'on peut composer sans interligner sans surimpressions sauf dans le >cas de capitales accentuées n'a aucun sens typographique). Sauf que la relativité de la valeur du corps a certaines répercussions sur d'autres valeurs d'usage plus fréquent, comme le cadratin et ses subdivisions, par exemple. >Les polices Opentype peuvent déclarer un interligne optimal, donc >finalement elles ont une notion de corps, contrairement aux >PS. Espérons que les valeurs ne seront pas déconnantes, et que les >logiciels en tiendront compte plutôt que d'imposer leur satané 120 % ! > >Une question posée ici il y a longtemps : on entend souvent dire que >les polices converties à partir des poinçons l'ont été en corps 12. Ça reste à prouver. Lorsque j'ai fait mon enquête sur les petites caps, j'ai pu déduire de mes recherches que le Garamond d'Adobe avait été numérisé à partir d'un corps 12, mais leur Caslon à partir d'un corps 11, ce qui m'a été confirmé par un type director. Malheureusement, ce raisonnement n'est faisable que pour les fontes possédant des petites caps. Comme les logiciels ont tendance à les composer sur un interligne >de douze si on les charge en « corps 10 », est-ce que ça signifie que >le dessin et les dimensions d'un « corps 10 » PS sont en fait celles >d'un corps 12 en plomb dont on aurait supprimé les talus ? ou que le >« corps 10 » PS est une réduction de la police originale ? ou que ça >n'a strictement aucun rapport puisqu'on a scanné le dessin, agrandi >pour qu'il rentre dans une grille de 1000 moins quelque chose, donc le >« corps 10 » PS d'une police numérique serait plus ou moins agrandi >selon la taille des talus de original ? Je pense que c'est ta dernière assertion qui est la plus proche de la réalité. En fait, on se rend compte que chacun fait plus ou moins à sa sauce. Entre deux Garamond de fondeurs différents, le rapport hauteur d'oeil/corps et la position de l'oeil dans la hauteur peut varier nettement. En fait, on trouve finalement le même genre d'approximation qu'au plomb. La relativité de la notion de corps est encore accrue du fait qu'on peut faire déborder les lettres de la "bounding box" sans craindre que le plomb virtuel casse... Elle est diminuée par contre du fait que beaucoup de fontes ont été numérisées par la même société (URW). Il faut tenir compte du fait que le type 1 est limité à une grille de 1000 unités, en entier. C'est relativement peu pour faire des calculs précis, donc plus on dessine grand dans cette grille, plus on est précis. Perdre des unités pour réserver un "interligne" qui sera de toute façon modifié par le programme de composition, c'est un peu du gachis. Seul Berthold a développé une notion de corps d'une certaine pertinence : sur ses stations de composition, quel que soit le caractère, la hauteur des caps d'un corps n est toujours identique. Évidemment, la notion de corps/interligne ou de corps/hauteur d'oeil en prend un coup... Enfin, il existe un utilitaire sur XPress qui permet de donner des tailles basées sur la hauteur des caps ou sur la hauteur d'x (ce qui est, à mon avis, le plus pertinent). Olivier RANDIER -- Experluette mailto:orandier@xxxxxxxxxxx http://technopole.le-village.com/Experluette/index.html Experluette : typographie et technologie de composition. L'Hypercasse (projet de base de données typographique), l'Outil (ouvroir de typographie illustrative).
- Hauteur d'oeil et force de corps, (continued)
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