Re: Re : gut

[Thierry Bouche <thierry.bouche@xxxxxxxxxxxxxxx>]

Oudin-Shannon a écrit :

> Si j'ai bien compris, Tex n'a pas d'interface graphique, c'est un peut, en
> comparaison, comme si l'on créait un syte internet en écrivant directement
> en HTML (?)

oui. Voici ce que l'opérateur de saisie a sous les yeux :



\documentclass[dvipsnames,frenchb,portrait,a4]{seminar}
\usepackage[TS1,T1]{fontenc}    
\usepackage{textcomp}

[...]

\begin{slide*}
\titre{Codage}

Un codage, c'est une numérotation des caractères disponibles dans une
fonte. Il existe des codages de \emph{caractères} comme
\textsc{Ascii}, \textsc{iso}-latin-1, Unicode,\dots  et des codages de
\emph{glyphes}.
\begin{itemize}
\item Les fontes PS on  un vecteur de codage, qui peut \^etre modifié
  (donne une correspondance entre numéro d'orde dans la police et nom
  de glyphe) ;
\item \LaTeX{}  distingue le \emph{codage d'entrée} (codage
  disponible au clavier de l'utilisateur, qui dépend de la
  plate-forme) et \emph{codage de sortie} : la façon dont les glyphes
  sont disposés dans la fonte avec laquelle on imprime. Comme \LaTeX{}
  n'est pas \emph{Wysiwyg}, une fonte peut contenir 256 glyphes (pas
  de caractères de contr\^ole ou de caractères réservés).
\end{itemize}
\end{slide*}

etc.

le passage en ital est fait par \emph, en petites caps par \textsc...

> Comment se visualise le travail ?

avec les yeux. On peut faire un PS, un PDF, ou le format propriétaire de
tex (DVI) qui s'affiche à l'écran au fur et à mesure. ça n'est pas
wysiwyg.

> J'ai cru comprendre que Tex avait le même moteur pour les C&J que InDesign ?

Il est plus que probable que l'essentiel du moteur de C&J d'Indesign
soit dérivé de teX, on retrouve les mêmes paramètres, mais ça a
certainement été revu pour que ça puisse être utilisé dans le contexte
d'une application wysiwyg.

> Même possibilité de faire sortir les tirets (?)

Tex a un format de métriques de polices pour l'instant inégalé, c'est sa
grande force en typo. Une autre grande force étant qu'on ne demande ni
modifs de la police d'origine à laquelle on va faire subir ce
traitement, ni intelligence de sapart : on peut rajouter ça soi-même.
Les opentype rattrapent un peu le retard, mais restent assez loin. De
plus, Indy+OT restent une boite noire, alors que tout est
modifiable-éditable dans le monde tex, plus proche en ce sens de la
philosophie linux, oui.

> Tex a t'il la possibilité de jouer sur le dessin de la lettre ? (la question
> a déjà été évoquée sur la liste mais je n'ai plus le nom du logiciel qui a
> cette possibilitée).

Comme l'a dit Paul, TeX proprement dit, non. Il n'a même pas la
possibilité de recourrir à l'interlettrage, à moins de le faire
manuellement. pdftex, qui est un tex modifié pour cracher directement du
PDF, et qui est paraît-il la seule application qui utilise toutes les
possibilités de ce format, a rajouté un certain nombre de raffinements
C&J, dont le justification « optique », qui n'a en fait rien d'optique,
puisqu'elle se fait par des métrique supplémentaires, et le mécanisme de
type HZ, intégré à Indy, qui permet de modifier la chasse des glyphes.
Pdftex sait utiliser l'axe chasse d'une MM, ou faire de l'interlettrage,
ou élargir une type 1 à la hussarde, comme Indy.


> Est-il possible de réalise une mise en page de type quotidien ou Tex est-il
> réservé au livre ?

En fait, le domaine de prédilection de tex est la revue ou le livre
scientifique, ce qui ne veut pas dire que ce soit le seul domaine où il
excelle (cf. en toute modestie, mes morceaux choisis sur l'Outil, qui
sont tous faits avec tex ou pdftex). Tex n'a pas vraiment de support
pour la couleur, l'habillage d'images, etc. On peut le faire, mais là le
coût est grand, par rapport aux applications wysiwyg. 


> Enfin, les temps de réalisation sont-ils aussi longs que dans certains
> exemples cités ?

Je ne sais pas de quels exemples il s'agit. Je peux composer un roman de
120 pages en trois heures, avec une typo propre. Tout texte qui a une
DTD ou une spécification de structure avec feuille de style systématique
peut essentiellement se couler sans effort dans une maquette. TeX est
donc plutôt efficace tant qu'on fait disons de la mise en pages
tristounette. Si on veut faire du magazine de funboard, il vaut vraiment
mieux utiliser autre chose !

Ce qui éventuellement prend du temps, c'est la mise en place : écriture
d'une maquette, mise en place d'un système de fontes ; mais si le
système est bien conçu et suffisament générique, il peut être utilisé
sans changement pour toute une collection ou pour tous les numéros d'une
revue. Et là, ça va beaucopu plus vite qu'avec un truc manuel comme
Xpress.

> Est-il possible (même au prix d'un « moulinage ») d'utiliser des polices
> Post Script avec Tex ?

oui, il faut disposer des métriques à son format propriétaire, il y a
donc un moulinage, qui peut être automatique et prendre quelques
secondes, ou cousu main et prendre une ou deux journées. Par exemple si
on veut avoir un accès transparent à des caractères alternate ou des
ligatures automatiques.

> J'ai eu l'impression que les utilisateurs de Tex usent d'une énergie
> incroyable pour produire leurs documents. Par exemple que la question des «
> » français pouvait à elle seule poser de nombreux problèmes informatiques.

Disons surtout que beaucoup d'utilisateurs de teX n'y comprennent rien,
ceux-là vivent sous perfusion internet. Il y a beaucoup de
professionnels de tex, qu'on ne rencontre jamais sur internet. Le
programme est assez bien documenté, si on veut obtenir quelque chose, en
général on peut.


> J'ai l'impression que nous aurrions aujourd'hui le plus beau et le plus
> clair des logiciel de mise en page ?

Reste à savoir ce que c'est... Illustrator reste peut-être le meilleur
logiciel pour faire une double hyper plastique. 

Il y aura au congrès de Metz de l'assoc GUTenberg, dans une semaine, une
présentation d'un logiciel wysiwyg (TeXmacs) qui est une sorte
d'hybridation de Xemacs et TeX, qui permet de faire de l'édition
structurée en temps réel. C'est _très_ prometteur. De là à savoir si ça
résout tous les problèmes...

Th. B.