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Message : Re: Paléographie de l'arrobe

(Thierry Bouche) - Mardi 08 Janvier 2002
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Subject:    Re: Paléographie de l'arrobe
Date:    Tue, 8 Jan 2002 16:07:23 +0100 (MET)
From:    Thierry Bouche <Thierry.Bouche@xxxxxxxxxxxxxxx>

Concernant « Paléographie de l'arrobe », Philippe Deschamp écrit : «
»     Bonjour à toutes et à tous.
» 
»     Bien qu'inscrit dans cette liste depuis peu, je me risque à vous
» envoyer ce message, la teneur de ce que j'ai lu ici ces derniers temps
» me semblant permettre le hors-charte occasionnel.

la charte précise que le hors-charte est accepté, disait un Crétois de 
la liste...

De plus nous avons déjà consacré quelques mégaoctets de nos archives à 
cette question, donc comme la charte archimédienne assure que tout
sujet plongé suffisamment longtemps dans les archives en ressort
in-charte, yabon.

Plus précisément, je trouve assez impayable que les Italiens
détiennent les preuves de l'origine italienne de l'arrobe, les
Espagnols aussi, et voici maintenant (coup de théatre, dois-je
dire...) les Français qui se mettent sur les rangs !

Du point de vue de cette liste, je pense que la principale objection
est le ductus : pour qu'il y ait un mouvement du à vers le @, il
faudrait que le scripteur trace l'accent grave après la queue du a, et 
de bas en haut. Je ne crois pas qu'aucun Français écrive comme ça, à
part les enfants actuels, à qui plus personne n'apprend ces
choses... En tout cas, à la plume sergent-major chère à certain
colistier, je crois que ça déchirerait le papier... 

Mais là où l'hypothèse est tentante, c'est que justement, ce serait
entre les mains de scripteurs étrangers (donc privés du ductus
maternel) que cette écriture à rebours aurait pu voir le jour, et
finalement se simplifier en une ligature. Resterait évidemment à
étayer par quelques faits plus tangibles que des références douteuses
ou manquantes ! En particulier, je ne sais pas, prouver la migration
de comptables Français en Allemagne, le ductus inversé de leurs
élèves, d'autres gallicismes scripturaires...

Une question, tout de même, qui me préoccupe depuis quelques temps :
d'où vient que les Espagnols utilisent arroba sans la moindre
hésitation depuis que ce machin a refait surface ? Pourquoi la
valse-hésitation en France sur des tas de mots biscornus alors
qu'arrobe se trouve encore dans le dictionnaire, et que l'unanimité
s'est faite outre-Pyrénnées ?

-- 
Thierry Bouche
--
« Elle revint au bout de neuf jours, munie des mêmes jambes. »
         Eduardo Mendoza, _la Aventura del tocador de señoras_.