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Message : Re: anglaise de didot

(Alain Hurtig) - Mardi 08 Avril 1997
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Subject:    Re: anglaise de didot
Date:    Tue, 8 Apr 1997 18:15:10 +0100
From:    Alain Hurtig <alain.hurtig@xxxxxx>

At 15:59 -0700 7/04/97, Paul Pichaureau wrote:
>  Maintenant, si je veux transmettre un texte avec, mettons, des
>ligatures,
>
Toute cette discussion me semble, je l'avoue, absolument irréelle. Quand,
Paul, as-tu jamais envoyé un document avec des ligatures ? Une fois ou deux
à l'occasion, je veux bien, mais sinon ?

L'écrasante majorité des documents échangés ou transmis sont des documents
très pauvres typographiquement (courrier électroniques, circulaires sous
Word, etc.) On m'opposera sans doutes les pages Web, mais elles posent un
problème spécifique, qui à mon sens relève plus de la présentation que de
la typographie. On m'opposera aussi les fichiers PS qu'on trouve sur le
Net, mais, outre que c'est extrêmement marginal en volume, il s'agit de
fichiers informatiques, pas de « documents » au sens propre du terme.

Je serais curieux de savoir, par exemple, quel est le volume de documents
PDF réellement échangés (à part pour la frime).

La réalité la plus courante, c'est qu'on _fournit_ des documents. Sur
papier (dans toutes les librairies et les kiosques à journaux, par
télécopie, etc.)

En amont, les compositeurs transmettent des fichiers informatiques aux
flasheurs, en les accompagnant des polices de caractères ad-hoc.

J'avoue, pour ma part, n'avoir jamais livré à un de mes clients de fichier
PDF ou autre, mais seulement des fichiers XPress ou des EPSF. Et d'avoir
toujours joint les polices de caractères...

Je me contrefiche de savoir si mes docs' sont portables, et plus encore si
le nom des caractères est le même sur Mac ou sous Unix. L'essentiel est que
ça flashe !

Et il en ira longtemps comme ça.

Excusez mon point de vue un peu trivial  :-).

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Je présume que c'est là un problème « culturel » (les amateurs éclairés vs
les tâcherons de la mise en pages ;-)). Je suppose aussi qu'on le
retrouvera souvent sur cette liste, tant la pratique peut être différente
selon le contexte et les raisons de pratiquer.

Pour la petite histoire, et pour illustrer ces différences de pratiques, je
viens de monter, en deux jours, 176 pages A4, sur des gabarits qui ne sont
pas les miens, avec des pleines pages sans césures, mélangeant allègrement
du garamond, du sabon et du gill, et sans aucune exigence quand aux veuves
et aux orphelins. C'est pas beau, mais honnêtement payé.

Mes moyens ne m'autorisent pas de refuser ce genre de boulot, et un sens
commercial minimum m'empêche d'expliquer à mon client que c'est de la merde
(d'autant qu'il me paye bien...), car j'ai peur de le vexer.

Alain Hurtig         alain.hurtig@xxxxxx
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« Quand on n'a plus rien à désirer, tout est à craindre ; c'est une
félicité malheureuse. La crainte commence où finit le désir. »
   Baltasar Gracian, L'homme de cour.