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Message : Re: Calibrage (Alain Hurtig) - Jeudi 10 Avril 1997 |
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Subject: | Re: Calibrage |
Date: | Thu, 10 Apr 1997 12:32:06 +0100 |
From: | Alain Hurtig <alain.hurtig@xxxxxx> |
At 10:16 -0700 9/04/97, Paul Pichaureau wrote: > Tu peux nous parler un peu de la photocomposition ? Je n'ai pas la >moindre idée de comment ça fonctionne... > En fait, moi non plus. En ce qui me concernait, c'était une boîte noire : en entrée, je fournissait du texte tapé à la machine, plus ou moins bien corrigé par mes soins, et en sortie le texte était composé sur bromure. J'allais surveiller que les monteurs n'aient pas trop de problèmes à faire rentrer le texte dans les pages (en fonction de mes indications), c'est tout. Les opérateurs de saisie rentraient au clavier le texte, plus une série de codes abscons indiquant le formatage du texte. Tout ça était mémorisé quelque part, pour les entrées de corrections. Une machine dégeulait des bandes de bromure toute la journée. Les images étaient traitées à part, et les similis et autres dessins étaient montés à la main sur les gabarits. ----- Si je rassemble mes souvenirs, le système qui a eu le plus de succès était entièrement photographique, les lettres étant stockées sous forme de dessins en négatif sur des disques de verre. Un stromboscope envoyait un flash de lumière sur le disque, et le dessin de la lettre s'inscrivait sur le bromure par photo-modification de l'émulsion des sels argentiques. Il y a avait donc trois outils purement mécaniques (et un ordinateur pour contrôler le tout, assurer la justification, les césures, etc.) : un bras pour faire tourner le disque afin d'amener la bonne lettre devant la source lumineuse, un bras pour faire avancer le film, un bras pour manipuler la lentille (l'objectif) placée entre le disque et le bromure. C'était cet objectif qui assurait la force de corps, et (pour les dispositifs les plus cheaps) les éventuelles déformations telle que l'italification des lettres. Ce qu'on voit bien, c'est que c'est extrêmement pauvre typographiquement, et surtout adapté aux linéales qui supportent mieux les déformations (évidemment, pour les cas critiques : titraille, caractères d'affiche, etc., un autre disque, avec une police dessinée à cet effet, prenait le relais). Certes, les meilleurs maisons employaient systématiquement plusieurs jeux de disques, mais il faut voir que les disques étaient très cher et représentaient un gros investissement - le problème était identique pour d'autre éléments graphiques : un imprimeur qui faisait beaucoup de formulaire et de tableaux avait intérêt à s'offrir une photocomposeuse capable de génèrer des filets (un simple point lumineux qui se promène sur le bormure...) dans la majeure partie des cas, le filet était posé à la main (on achetait du filet au mettre, sur support souple) sur les gabarits. C'est ce qui explique, je pense, la survie prolongée de la composition au plomb, seul à même d'assurer un contrôle typo un peu rigoureux. Il y a eu une seconde génération de photocomposeuses, apparue dans les années 1970 (et qui ont donc commencé à se répandre dans les années 1980) où les lettres étaient dessinées (sous forme de segments) sur un tube cathodique (le lentille restant en place) - les segments étaient stockés dans la mémoire de l'ordinateur. Une troisième génénération rastérisait les lettres (stockées sous formes de primitives - on commence à se rapprocher de PostScript !), et certains tubes cathodiques affichaient non plus une lettre, mais une ligne entière. J'ai quitté la presse vers 1985, et à cette époque, on parlait beaucoup, et avec gourmandise, de systèmes graphiques qui permettaient l'affichage de pleines pages (incluant les images) sur les écrans des monteurs. On avait donc, en amont, les clavistes qui assuraient la saisie sur des terminaux, au milieu des maquetistes et des monteurs qui travaillaient sur écran pour assurer la mise en place des blocs sur les pages (ceci concernant naturellement la presse plus que le labeur). Au milieu, un ou plusieurs ordinateurs assuraient la composition proprement dite, et la mise en place des pages, à l'aide de langages de description de page composées de primitives (_pas_ des langages interprêtés de haut niveau comme PostScript, de simples primitives avec des points de coordonées). Je suppose que c'est maintenant très répandu dans la presse (imprimeries intégrées) - pensons aux boulots hyper-spécialisés, comme les journaux de PA, les Pariscopes, les TV-Magazine et autres supports de service, qui ont besoin de machines de composition spécifiques, et que l'unité d'impression (ou de flashage) fonctionne avec une sortie cathodique. Quelqu'un en sait plus ? D'ailleurs, comment ça marche, une flasheuse ? Alain Hurtig alain.hurtig@xxxxxx ------------------------------------------------------------------- « Quand on n'a plus rien à désirer, tout est à craindre ; c'est une félicité malheureuse. La crainte commence où finit le désir. » Baltasar Gracian, L'homme de cour.
- Re: Calibrage, (continued)
- Re: Calibrage, Paul Pichaureau (08/04/1997)
- Re: Calibrage, Alain Hurtig (09/04/1997)
- Re: Calibrage, Paul Pichaureau (09/04/1997)
- Re: Calibrage, Alain Hurtig <=
- Photocomposeuse ?, Jacques Andre (10/04/1997)
- Re: Photocomposeuse ?, Alain Hurtig (10/04/1997)
- Re: Photocomposeuse ?, Francis CHARTIER (10/04/1997)
- Re: Photocomposeuse ?, Emmanuel Curis (12/04/1997)
- Re: Photocomposeuse ?, Francis CHARTIER (12/04/1997)
Re: Calibrage, Corinne Boudon (11/04/1997)
- Re: Calibrage, Jacques Andre (11/04/1997)