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Message : Photocomposeuse ?

(Jacques Andre) - Jeudi 10 Avril 1997
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Subject:    Photocomposeuse ?
Date:    Thu, 10 Apr 1997 13:40:37 +0200
From:    Jacques Andre <jacques.andre@xxxxxxxx>

Alain Hurtig wrote:
> 

> Quelqu'un en sait plus ? D'ailleurs, comment ça marche, une flasheuse ?
>
 Très bonne question, car en fait la question sous-jacente est
<< quelle différence ya-t'il entre une flasheuse et une photocomposeuse
?>>

à quoi la réponse a été donnée par PostScript : il ne faut pas confondre
les fonctions d'impession de celles de composition.

Dans une photocomposeuse, l y a essentiellement deux choses
effectivement : le flashage et la composition. Nos imprimantes laser
(et même les photocompo d'aujourd'hui) ne connaissent qu'une chose :
le flashage (certains vendeurs disent qu'il sagit d'un "moteur
d'impression") tandisque les fonctions de composition sont faites en
amont par nos chers LaTeX, Word, Xpress etc. Pour être plus précis,
tout ce qui touche à la justification, à la division des mots, etc.
relève de la composition. Le flashage quant à lui, c'est mettre  en
noir ou en gris ou en blanc ce qui doit l'être.

Or ça n'a pas été le cas pendant longtemps. Les vélléités de Higonnet
et Moiroux (et de leurs prédecesseurs et successeurs) ont été 
de faire de la composition. Voir les actes du colloque sur le
cinquantenaire de la photocomposition tenu à Lyon il y a un an et demi
(et vendus au Musée de l'Imprimerie ; c'est Alan Marshall qui a 
organisé tout ça).

POur en revenir à ce qu'est une flasheuse, comme tu dis, c'est a priori
tout simple : on dispose d'un film photo (développé donc non sensible)
où les lettres sont en
négatif (blanc). On lance sur ce film un jet de lumière (blanche ou
laser maintenant) qui va donc fournir une image positive sur un film de
bromure d'argent sensible qui va donc noircir au développement.
 Le reste c'est de la mécanique.. comment faire venir
le négatif du caractère assez vite, comment zoomer, où envoyer l'image
sur le bromure, etc. Il y a aussi un problème typo: où écrire la lettre
suivante, d'où la présence dans les photocompos des tables de chasses.

Maintenant cet aspect noircissement des caractères est fait par
des techniques de laser (pour la lumière) et de "raster imaging" pour
le dessin des caractères à partir des descriptions par contours
(Courbes de Bézier notamment). Ces techniques sont décrites dans le
livre du projet Didot : Roger Hersch (ed.), _Technical and Visual
Aspects
of Types_, Cambridge Unviersity Press, 1994. J'ai publié dans la revue
_Caractères_ (je peux retrouver quand si ça intéresse qqun) un aticle de
vulgarisation là-dessus, et dois en terminer un pour le tutoriel
de GUTenberg à Strasbourg en mai.

Pour me répéter, la grosse erreur des créateurs de photocompo a été
de vouloir que ces machines fassent le travail de compo, notamment
au niveau de la division des mots...

Jacques André