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Message : Re: [code typo/formel?]

(Thierry Bouche) - Vendredi 30 Mai 1997
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Subject:    Re: [code typo/formel?]
Date:    Fri, 30 May 1997 16:13:42 +0200 (MET DST)
From:    Thierry Bouche <Thierry.Bouche@xxxxxxxxxxxxxxx>

Concernant « Re: [code typo/formel?] », Jacques Melot écrit :
 > >- quant à moi (je ne dis pas avoir raison, simplement je parle avec la
 > >  culture d'un matheux/informaticien/linguiste etc.), je suis très marqué
 > >  par les définitions formelles (à la Chomsky) et en tout cas par des
 > >  règles d'écriture du style :
 > >    Phrase => Groupe Nominal + Groupe verbal + marqueur de fin de phrase
 > >  dans lesquelles on aurait beaucoup de mal à accepter des phrases sans
 > >  ponctuation _in fine_ du type M.........(......)
 > 
 > 
 >    Là, vous adopter un point de vue réducteur dangereux à mon avis. Afin
 > d'appliquer une théorie séduisante, vous adoptez des limitations ou des
 > règles pour le langage écrit : je ne peux vous suivre dans cette voie. Et


probablement mon côté matheux, je ne vois pas en quoi le point de vue
est réducteur, au contraire ; il s'agit de normaliser la typographie
pour la rendre aussi « évidente » ou « transparente » que possible,
non ? Dans l'exemple de Piaf, les points de suspension pourraient 
 être omis entre parenthèse, d'un point de vue ponctuation (ou :
marqueur de fin de phrase), ils y ont   une fonction disons
sémantique, il faut donc un point après la parenthèse pour clore la
phrase. 


 > d'ailleurs que deviennent les effets de la poésie dans tout cela ?

que deviendraient-ils en effet s'il n'y avait plus de norme !
probablement mon côté poète, mais précisément, supprimer ou modifier
la ponctuation n'est plus un effet s'il n'y a pas de norme servant de
référence. J'aimerais renvoyer à la « méculture » selon Denis Roche
(poète, _Le mécrit_, Seuil, 1972) qu'il ne faudrait pas confondre
avec l'inculture (on se cultive, puis on agit _mal_ pour quelqu'un de
cultivé, en connaissance de cause).  L'exemple suivant  me plait bien : 
un texte de Derrida s'intitule la différance, un texte de Bernard Noël
s'intitule la sensure. Il y a effet (de sens, précisément) _parce
qu_'il y a une norme orthographique. Impossible de faire une faute
d'orthographe en connaissance de cause, si l'orthographe est floue !

De la typographie du journal Libération, qui supprime les espaces avant
les ponctuations et autour des guillemets, je ne sais pas si elle
relève de l'inculture ou de la méculture, mais elle n'est pas sans
effet, car elle _gêne_ la lecture. 

-- 
   Thierry Bouche.       -----       thierry.bouche@xxxxxxxxxxxxxxx
          http://www-fourier.ujf-grenoble.fr/~bouche/