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Message : Du jogging au cari (;

(Alain LaBonté ) - Mercredi 04 Février 1998
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Subject:    Du jogging au cari (;
Date:    Wed, 04 Feb 1998 09:03:21 -0500
From:    Alain LaBonté  <alb@xxxxxxxxxxxxxx>

A 11:21 04/02/98 +0000, Jacques Melot a écrit :
>P. S.   Le fait, pour un mot, de figurer dans un des dictionnaires de la
>langue française, ne signifie pas que ce mot est français, mais qu'il est
>en usage dans notre langue ou qu'il l'a été de manière telle que le
>lexicographe estime qu'il sera recherché avec une fréquence suffisante pour
>le faire figurer dans le dictionnaire. À noter que certains mots français
>disparaissent parfois pour être remplacés par un mot étranger ;  par
>exemple « cari » (d'origine tamoule) a maintenant complètement cédé la
>place à l'anglais « curry », de même « survêtement » est, semble-t-il, en
>train de disparaître devant « jogging », etc. (Je me souviens avoir acheté
>un survêtement pour ma fille, il y a quelques années, à Paris :  la
>- jeune -  vendeuse, n'a pas compris le mot « survêtement », il a fallu que
>je lui désigne l'objet, qu'elle qualifia de « jogging ».) C'est alors le
>mot étranger qui figure dans le dictionnaire, le mot français disparaissant
>(ou ne figurant que sous forme de renvoi). Telles sont les joies de la
>colonisation, ou, plus exactement de l'autocolonisation.

   [Alain] :
   Deux autres différences d'usage avec le Québec à documenter. Ici c'est
nettement « cari » qui prime toujours parce qu'il sonne plus français,
malgré son origine tamoule (« curry » prime en anglais, bien sûr, dans les
menus bilingues des restaurants indiens). Par ailleurs si vous demandez des
« joggings » tout court à une vendeuse de vêtements, à mon avis elle se
demandera a priori si vous ne venez pas de la planète Mars avant d'essayer
de comprendre ce dont vous voulez parler (car il est aussi probable qu'elle
comprenne par analogie si elle est perspicace ; mais la vendeuse parisienne
qui ne comprend rien au mot « survêtement » est sûrement de mauvaise foi ;
là aussi l'analogie aurait pu jouer tout autant)... Autres lieux, autres
usages, bien sûr... c'est la vie...

Alain LaBonté
Québec

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