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Message : Re: Justif optique & consorts

(Alain Hurtig) - Mercredi 18 Février 1998
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Subject:    Re: Justif optique & consorts
Date:    Wed, 18 Feb 1998 15:56:07 +0100
From:    Alain Hurtig <alain.hurtig@xxxxxx>

At 14:05 +0100 17/02/98, Jacques Andre wrote:
>Parmi les choses que je connais sur ce sujet, il faut citer le travail
>de thèse de Claude Betrisey (quand il était à l'EPFL, Lausanne -
>maintenant il est chez Microsoft) : il considère globalement
>une ligne et pour chaque caractère il calcule une surface « visuelle »
>qui est en général plus grande que la vraie surface du caractère
>
Ce débat devient trop compliqué pour moi ;-)

Il est clair pour moi que s'y mélangent plusieurs notions, d'approche par
paire, de gris d'une ligne, d'un paragraphe ou d'une page, d'harmonie
mot/espace, et in fine (si j'ose dire) de fin de ligne et de justification.

Je crains que nous ne soyons tombés dans une série de contradictions
insolubles, et si quelqu'un veut bien éclairer ma lanterne, ce sera avec
plaisir.

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Cela dit, cette histoire de « surface d'encre » me fait penser à un essai
de classification tenté à la fin des années 1980 par un typographe
franco-hongrois nommé Tybor Papp (quelqu'un connaît ?)

Son idée était de rompre avec les classifications par formes (empattement,
pas d'empattement, etc.) pour ne considérer que le « poids d'information »,
la surface encrée, spécifique pour une police (dans une graisse et un corps
similaire, of course). L'idée était qu'une police _peu_ encrée comportait,
à poids d'encre égal, plus d'information qu'une police très encrée (donc
qu'elle était plus « intelligente », s'adressait plus à l'intellect qu'à
l'affect).

En pratique, Tybor scannait une page d'un texte donné, composé dans une
police donnée, et il calculait le rapport pixels blancs/pixels noirs du
fichier Tiff, puis il reportait le résultat sur une table.

On pouvait alors reclassifier les polices non pas en fonction de leur
esthétique ou de leur histoire, mais de leur force de conviction et d'appel
à l'intelligence. Les résultats étaient parfois surprenants - pour tout
dire, ça se pratiquait en réunion (j'ai assisté à deux ou trois), et
c'était surtout l'occasion de boire des coups avec les copains et de
discuter de typographie.

En tout cas, le projet était rusé, rigolo, un peu fou, mais je ne crois pas
que ça ait abouti...


Alain Hurtig                                         mailto:alain.hurtig@xxxxxx
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Si vous pensez avoir enfin trouvé la solution, eh bien ! une bonne nuit
de sommeil et il n'y paraîtra plus.
    Brigitte Fontaine