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Message : Re: & per le << et >>...

(Jacques Andre) - Mercredi 11 Mars 1998
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Subject:    Re: & per le << et >>...
Date:    Wed, 11 Mar 1998 16:15:51 +0100
From:    Jacques Andre <Jacques.Andre@xxxxxxxx>

Jacques Melot wrote:
> 
>    Voici un message, que j'ai expédié en novembre 1996 à FRANCE-LANGUE, et
> qui, je pense, a maintenant sa place dans le forum TYPOGRAPHIE. Il concerne
> l'étymologie du nom esperluette pour le signe &.
> 
>    C'est une étymologie dont je suis l'auteur, n'est qu'une simple
> hypothèse qui reste à prouver. Comme vous le verrez elle est malgré tout
> tentante. Je vous la donne pour ce qu'elle vaut.
>


J'ai émis une autre hypothèse tentante...

Lors d'une école Didot en 1992, j'avais invité Gérard Blanchard à parler
de l'esperluette, son texte a été publié dans Communication et langages
numéro 92 (p. 85-101) et repris dans Cahiers GUTenberg 22 sur les
ligatures. In fine de cet article fondamental car il complète l'article
de Tshishold, G.B. faisait allusion à "pirlouette" et autres 
choses ludiques.

De mon coté, j'ai publié ensuite (rapport de recherche Inria 892,
décembre
1994) une note où je signalais qu'effectivement il y a ressemblance 
avec ampersand qui selon B.L. Ullman(*) (_Ancient writing and its
influence_,
Cooper Square Publishers inc., New York 1963) vient de "and per se and"
mélange d'anglais et de latin voulant donc dire « et à lui tout 
seul et ». Grevisse signale donc la même origine « et perlu et ».C'est
moi qui marque perlu qui ne veut rien dire. Tu proposes
> « & po(u)r l'et »,
et Grevisse(*) « et puis le ête ».
Je me demandais si, sans preuve, ce ne serait pas plutôt
« et per lui et » c'est-à-dire « et (gardant évidemment l'idée qu'il
s'agit du caractère que l'on mettait à la fin de l'alphabet après le
Z et donc introduit par la conjonction et) le caractère unique
qui à lui tout seul vaut "et" », c.a.d. la même chose que
« and per se and » !
Des médiévistes à qui j'en ai causé pensent que cet emploi du latin
per est très plausible.

(*) Ni Grevisse ni Ullman ne citent leurs sources... En tout cas,
ces alphabets chantés étaient connus et même Mozart en a composé
un, chanté par les « 4 Barbus » (les barbus de ma génération 
connaissent). Mais chez Mozart il n'y a pas de & !

-- 
Jacques André
Irisa/Inria-Rennes,   Campus de Beaulieu,  F-35042 Rennes Cedex,  
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