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Message : Re: SMF Baskerville : une approche critique

(Michel Bovani) - Vendredi 27 Août 1999
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Subject:    Re: SMF Baskerville : une approche critique
Date:    Fri, 27 Aug 1999 23:13:59 +0200
From:    Michel Bovani <michel.bovani@xxxxxxxxxx>

À ce propos, j'ai une question sur les fractions. Doit-on privilégier
plutôt l'alignement relatif des registres supérieur et inférieur des
fractions entre eux ou plutôt leur position par rapport à la barre de
fraction ?
En clair, dans l'exemple suivant :
 1     2
--- = ---
 AB   ___
       AB
les AB devraient-ils être alignés en pied, quitte à avoir un espace
excessif au-dessus du premier AB pour laisser la place à la barre du
segment du deuxième, où est-ce qu'on s'en fout ? Personnellement, il me
paraîtrait plus élégant d'essayer de respecter un intervalle optiquement
constant de part et d'autre de la barre de fraction, mais ça pose peut-être
des problèmes de signification ?

Non ça n'en pose pas. Et ce que tu précomises est ce que TeX fait par défaut...
donc, ça doit être bien :-))))

Pour les élément < grandissables >, je crois que la seule solution
susceptible de donner de bons résultats, c'est une technologie à la
Multiple Masters. On peut prendre le problème dans tous les sens, une
accolade doit changer de dessin en fonction du corps, pour conserver une
graisse compatible avec le texte. Il faut interpoler à partir d'une matrice
sur l'axe corps. Malheureusement, on attend toujours le moteur
typographique  (cf. La réflexion K2) capable de générer des instances
Multiple Masters à la volée.
Bon, ça c'est pour Thierry, il a plein de théories compliquées la-dessus...
Rien que des mots savants pour désigner ce que les gens normaux appellent un compromis interprétation-compilation... Quand même, il me semble que les multi master trouvent justement là leurs limites (parce qu'elles sont trop du côté interprétation ?) : bien pour passer d'un corps 8 à un corps 24, pas terrible s'il faut aller de 4 à 128... Alors les accolades, si en plus tu les veux à la volée, faut savoir que même dans TeX, ou l'on dispose de la solution metafont (qui est plus « compilée » que la solution multimaster) les grandes accolades sont en kit --- c'est la raison technique de la rupture esthétique dans l'exemple de YH l'accolade trapue est d'un seul tenant, l'accoalde echalas est en kit).

D'Olivier Randier :
je crois que ça pourrait m'intéresser de travailler sur une
vraie metafonte (si on peut me garantir une espérance de vie de 900 ans).

C'est peut-être un élément de réponse à mes critiques : faire aboutir
sérieusement ce type de projet demande du temps, des sous, de nombreux
essais... pour un public finalement assez restreint.

Mais c'est quoi, ce que vous appelez une métafonte ?

Une chose qui m'étonne : pourquoi les fontes de maths sont-elles basées sur
des modèles aussi anciens ? J'aurais attendu de la communauté scientifique
un choix plus moderniste (à tort ou à raison). Dans la composition de
maths, je m'attendais plutôt à un caractère fleurant la modernité, style
Stone ou Frutiger. Est-ce seulement à cause du problème des obliques pas
vraiment distinctives ? Ou cette affectation de classicisme traduit-elle un
souci de respectabilité ?

Il y a une tradition, de la compo des maths « à la française ».
Baskerville en fait partie. _Tout_ ce qu'à sorti Hermann dans les années 50-60 est en Baskerville (avec ou sans les elmzeviriens). Et Hermann était l'éditeur de Bourbaki. Avant, il y a eu Didot (des vrais et des moins vrais...). Après, il y a de tout, mais beaucoup d'horreurs (Tapuscrit, puis du Word en direct du LC3 de l'auteur) et TeX, depuis un bout de temps en Allemagne, et qui commence à apparaitre en France. Démoralisant, mais propre...



--- Michel Bovani