Re: mode et ligatures

["Jef Tombeur" <jtombeur@xxxxxxxxxxxxx>]

----- Original Message -----
From: "Alain Hurtig" <alain.hurtig@xxxxxxxxxxx>
> J'en profite pour noter que toutes ces
> ligatures impliquent qu'on compose serré, au contraire de la mode
actuelle.
>
Soit je n'ai pas bien saisi le sens de "composer serré", soit la mode change
parfois...
Enfin, tout dépend du support. Toujours est-il que je remarque que les
fontes EF Compacta et Info-Text semblent avoir un certain succès. Comme leur
nom l'indique, elles sont destinées à la presse et restent assez lisibles
tout en permettant de caser pas mal de mots sur une petite justif.
Mais évidemment, entre certaines mains, celles d'adeptes du "toujours plus
d'images, toujours plus de blanc, toujours moins de texte", l'utilisation de
ces fontes pourrait permettre d'avoir toujours "encore plus d'encore plus
petits blocs de texte" avec des blocs de titres bien "pétants", bien espacés
(voir trop espacés). Mister Plus de moince peut toujours frapper.
La dernière fois que j'ai failli pleurer, c'est quand j'ai vu la mise en
page des illustrations en appui de mon papier sur les 'nouvelles' (en fait,
des anciennes revisitées) polices d'Albert Boton. Les exemples d'alphabet
ont été coupés en bas de l'image, de telle sorte que sur les deux dernières
lignes, on ne voit plus que la partie supérieure des caractères. J'ai "émis
des réserves" (litote) après coup. Réponse : "mais ce n'est absolument pas
gênant!". Il y avait un blanc généreux en dessous de l'image. J'aurais bien
sûr préféré qu'une ligne saute (donc, encore un peu plus de blanc) plutôt
que cette coupe à la sauvage.
Tiens, je suggère que dans les écoles de mise en page, on ne leur enseigne
plus qu'à utiliser uniquement du Lorem ipsum et des images bien colorées,
floues, sans info discernable : comme ça, leur attention ne serait plus
distraite par les contenus, ils pourraient se concentrer uniquement sur
'l'acte créateur' de la mise en page (ref. à 'l'acte architectural' cher à
certains qui vous font un superbe bâtiment dont l'accès, sous une pluie
battante, oblige le visiteur à d'abord emprunter un immense parvis, et un
immense escalier monumental, très jouli-jouli pour l'insertion dans le site.
Ensuite, pour joindre un autre endroit du bâtiment, c'est le dédale, le
périple piétonnier, le rébus signalétique, en contemplant de très
jouli-joulies perspectives. Genre BNF).
Tiens, allez, je vais me composer un titre bien ligaturé, sur un chemin de
texte incurvé, puis je vais te le péter extra-enlarged, slanted-left 25°,
pour voir l'effet que ça donne. Zut, le titre est trop long ! Pas grave,
yaka sauter un mot du titre. ;-D
Si le retour à l'utilisation des ligatures devenait top-mode, j'ai un peu
peur en imaginant ce que certains pourraient en faire.