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Message : Re: [typo] Des points à la place des balles ?

(Thierry Bouche) - Vendredi 06 Juin 2003
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Subject:    Re: [typo] Des points à la place des balles ?
Date:    Fri, 6 Jun 2003 18:22:03 +0200
From:    Thierry Bouche <thierry.bouche@xxxxxxxxxxxxxxx>


Le vendredi 6 juin 2003, à 17:14:31, Jean-François Roberts écrivit :

JFR> Si je ne m'abuse, "CQFD" se lit bien  "cékuhefdé" :

point ne vous abusates.

JFR>  je n'ai jamais entendu
JFR> un prof (ça se passait en France, années 50 et 60...) dire ça autrement. Et
JFR> les Anglais eux-mêmes prononcent "aïe-î" pour "i.e." Bref : sans même parler
JFR> des sigles, il n'y a pas de règle absolue et universelle pour la lecture des
JFR> abréviations (nombreuses et anciennes attestations de "céheff" également).

soit.

JFR> Quant à "trivial" en mathématique, c'est bien son sens d'origine (en
JFR> français également), issu de la tradition scolastique (sans "h" en français
JFR> !)

damn, serais-je infecté ?!

JFR> des arts libéraux (eux-mêmes au nombre de sept) : le _trivium_
JFR> ("carrefour") étant le groupe de trois disciplines enseignées en premier,
JFR> seuls les étudiants avancés progressant au _quadrivium_ (les 4 disciplines
JFR> "supérieures"). Est trivial ce qui est à la portée du premier venu, donc
JFR> (et, par extension, "vulgaire", au sens du _vulgum pecus_ ou de la
JFR> "vulgate", avec la même dérive de sens, en français, que ce terme).

Moui, jetez tout de même un oeil au Robert historique (que je n'avais
pas consulté). Vous semblez refuser le terme d'anglicisme à une
expression qui nous revient après avoir transité par cette langue.

C'est pourtant une chose qui arrive souvent dans la vie des mots : une
langue en influence une autre, qui conserve un sens entre-temps tombé
en désuétude, puis le réinjecte par contamination. Or il se trouve que
bien souvent la langue d'origine lui avait trouvé un remplaçant. C'est
en général par inculture que de frais diplomés adoptent comme calque
ou néologisme le terme initial, qui a pourtant perdu ce sens. Un
recours acrobatique à l'étymologie ne change rien à l'affaire.

Si le latin est certes une source commune, les abus actuels se font
évidemment sous l'influence de la littérature publiée en anglais (qui
est, je le répète, produite pour sa plus grande part dans les domaines
scientifiques par des personnes qui ne maîtrisent ni leur langue
maternelle, ni leur langue d'adoption : « langue de travail » ou
« esperanto de fait »).



-- 
Cordialement,
 Thierry