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Message : Re: [typo] Des points X la place des balles ?

(Thierry Bouche) - Mardi 10 Juin 2003
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Subject:    Re: [typo] Des points X la place des balles ?
Date:    Tue, 10 Jun 2003 14:58:09 +0200
From:    Thierry Bouche <thierry.bouche@xxxxxxxxxxxxxxx>

Le samedi 7 juin 2003 à 09:00:14, Jean-François Roberts écrivit :

JFR> Pour ce qui est de "trivial", le terme était parfaitement établi (et
JFR> considéré comme d'un usage parfaitement normal, voire classique) dans les
JFR> milieux des mathématiques universitaires français du début des années 60
JFR> (1960) : et ceci y compris chez les membres du groupe Bourbaki, chez qui
JFR> l'anglomanie n'était pas le vice le plus flagrant. (Souvenirs perso.)

dommage, mais sur ce point précis, vous vous plantez (cf. le Robert...)
Et Bourbaki pas anglomane, ah ah !

Si vous voulez un petit parallèle contemporain, voyez « versatile » au
sens employé actuellement par les ingénieurs qui vantent les qualités
d'un « soft ». Gageons que d'ici quelques années, on se gaussera des
couillons qui ne comprennent pas qu'il existe un « versatile au sens
informatique ». En attendant, tout utilisateur potentiel qui voit que
l'une des qualités d'un logiciel est sa versatilité, s'il a une
connaissance raisonnable de la langue française, se gardera bien de le
fréquenter !


JFR> Ceci soit dit pour relativiser le diagnostic qui se fait sur la "toute
JFR> récente" adultération de notre noble langue française.

jamais rien dit de tel. Au contraire, j'ai cité « trivial » comme un
exemple ancien du processus.

JFR> Reste l'excellente question : quid de l'appel à l'étymologie, et au sens
JFR> premier d'un mot en français ?

JFR> Je dirai d'abord qu'il n'y a rien d'"acrobatique" à rappeler l'étymologie
JFR> d'un mot pour éclairer son devenir historique, et la dérive sémantique qu'il
JFR> a pu subir en français.  [...]
JFR> En bref : il me paraît parfaitement légitime, dans le contexte d'une pensée
JFR> structurée qui se cherche une expression, d'avoir recours à *toutes* les
JFR> richesses de la langue - y compris le néologisme bien formé, ou le retour à
JFR> une acception tombée en désuétude par ailleurs.

je suis tout à fait d'accord avec ça sur le principe. Le seul ennui,
c'est que vous oubliez de noter qu'il ne s'agissait pas du tout du cas
où l'on cherche à nommer une réalité nouvelle, auquel cas il est
légitime de recourir à toutes les potentialités de la langue, mais
d'abandonner par inculture un terme existant pour un acception ancienne
et stable, au profit d'un contre-sens.

JFR> Ce qui ne légitime, bien sûr, ni l'à-peu-près, ni le n'importe-quoi...

mais la néologie française est entre des mains illégitimes...


 Thierry Bouche