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Message : Re: [typo] contribution et codage

(Christian Laucou-Soulignac) - Mardi 11 Mai 2004
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Subject:    Re: [typo] contribution et codage
Date:    Tue, 11 May 2004 03:40:14 +0200
From:    "Christian Laucou-Soulignac" <lefourneau@xxxxxxxxxx>

J.-F. R. : La question du nombre de caractères me semble une parfaite fausse
piste :
Wang Zhen avait déjà résolu la question à la fin du XIIIe siècle, l'ouvrier
se tenant non pas *dans* la casse (se méfier des 2 ou 3 gravures qui sont
reprises d'une publication à l'autre !) mais bien *entre* les deux éléments
(tambours rotatifs) qui portaient ses 30 000 caractères (et l'un de ses
collègues de la même époque en disposait de 100 000 !). La récupération de
la forme gutenbergienne par les Chinois ne changea bien sûr rien au
"problème" (ou plutôt : au faux problème) du nombre de caractères. Mais ils
purent passer à l'imprimerie industrielle, maintenant qu'il ne fallait plus
recaler les caractères tous les 20 exemplaires...

CLS : Au sujet d'une image de typo *dans* la casse, je ne faisais pas
allusion à une gravure mais à une photographie que j'ai eue sous les yeux
d'une imprimerie chinoise dans les années 1920... et le typo était bel et
bien *dans* sa casse. Je la scanne si je retrouve dans ma doc (hélas pas
toujours bien classée dans sa partie "feuilles volantes") la copie que j'en
ai fait.

J.-F. R. : En quoi le nombre de caractères chinois serait-il un faux
problème ? Tout
simplement parce que, pour un illettré européen, connaître les quelques
centaines de caractères dont disposent les imprimeurs autochtones paraît
faramineux. Pas pour un typo, ou tout autre habitué de ces techniques. De
même, tout Chinois sachant lire connaît (au minimum) dans les 30 000
idéogrammes. Les classer (et les retrouver, une fois classés) n'est pas plus
compliqué pour lui que de réciter l'alphabet pour un Européen.

CLS : Je me rends à vos arguments (pardonnez-moi d'en avoir coupé la fin :
c'était pour éclaircir le dialogue). Cela dit, vous ne m'empêcherez pas de
penser que la composition typographique en chinois et dans toutes les autres
langues trop richement dotées en signes est d'une lenteur telle qu'elle
conduit la technique typo mobile à sa limite inférieure d'efficacité. La
gravure (bois ou autre) reste alors préférable et après lui, plus près de
nous, après l'invention de la photogravure : le cliché typo. Et, de nos
jours, bénédiction pour ces langues que la micro-composition et l'offset ou
le numérique. Je me mets, bien sûr, du côté de l'utilisateur final
(imprimeur ou autre) pas du côté du concepteur du logiciel qui ne doit pas
s'amuser tous les jours (mais il est payé pour ça)...
Vous avez raison : je retire mes "proto-" bien volontiers.

Christian Laucou