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Message : Re: [typo] «Féminisation», Quebec

(Jacques Melot) - Lundi 08 Novembre 2004
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Subject:    Re: [typo] «Féminisation», Quebec
Date:    Mon, 8 Nov 2004 18:44:07 +0000
From:    Jacques Melot <jacques.melot@xxxxxxxxx>

Title: Re: [typo] «Féminisation», Quebec
 Le 08-11-2004, à 18:33 +0100, nous recevions de elis.c@xxxxxxxxxx :

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Jacques Melot a écrit :


"'elle s'effondre de l'intérieur sous l'action de ce cheval de Troie qu'est la pensée « politically correct » et la féminisation forcée du langage, un de ses principaux avatars, ."
Je trouve ce débat particulièrement représentatif d'une certaine pensée (masculine en général) qui consiste à croire que le masculin est universel et qu'il renferme de ce fait le féminin.



   Cette remarque montre d'emblée que vous n'avez pas compris, ou pas vraiment, la différence qui existe entre genre grammatical et sexe des personnes. Ce que je dénonce exploite précisément cette confusion courante.

   Les féministes islandaises sont - dans l'ensemble - autrement plus virulentes que les françaises (je connais même une femme pasteur, homosexuelle, féministe et qui dans ses sermonts parle de Dieu en employant le genre féminin), mais, du fait de la structure même de leur langue, l'islandais (langue indo-européenne comme la nôtre), elles savent parfaitement qu'elles ne peuvent exploiter ce filon du genre féminin tantôt sexuel tantôt grammatical. Il en résulte que dans les mêmes cercles le même argument technique - scientifique même, puisqu'il s'agit de linguistique - est vrai en deça et faux au-delà, si l'on peut dire.



Il suffit de lire le moindre journal pour se rendre compte de la naïveté d'une telle pensée.



   :))))))))



Puisse l'article qui suit vous rappeler que l'arbre de la féminisation du langage cache la forêt de la mysoginie de nos sociétés, et qu'il n'y a pas de petit combat quand on lutte pour l'égalité des droits.



   C'est bien le seul point sur lequel je suis d'accord avec vous (je veux dire celui que renferme votre dernière phrase, « et qu'il n'y a pas de petit combat, etc. »).

   L'article ci-dessous montre en effet une incompréhension rare - mais répandue, si je puis me permettre cet oxymore - de ces questions, où qualification et nombre ne sont pas clairement démêlés. Cela dit, le fait même que le nombre de maîtres de conférences (début de carrière) est comparable pour les deux sexes est parlant : les femmes plus que les hommes « lâchent » par la suite la carrière pour différentes raisons. Croyez-vous que c'est par racisme qu'il y a, par exemple, très peu de Noirs mathématiciens (professionnels) ? Ridicule. Tiens, pendant que nous y sommes, pourquoi ne pas introduire un quota pour les artistes : autant de femmes que d'hommes peintres, sculpteur, etc.

   La seule chose qui compte est que les femmes qui ont décidé de se consacrer à leur carrière ne rencontrent pas d'obstacle lié au fait qu'elles sont une femme. Et je prétends que ceci est de plus en plus rare. En tout cas, cela recoupe mon expérience.

   Bien à vous de même,

   Jacques Melot



Bien à vous
     caroline Elissagaray


L'Université bientôt moins féminisée que le Sénat
LE MONDE | 06.11.04 | 17h19
L'université constitue un refuge méconnu de l'inégalité entre hommes et
femmes. Le bilan des dernières campagnes de recrutement
d'enseignants-chercheurs montre que l'enseignement supérieur reste
largement sous domination masculine. Avec une règle, non écrite mais
bien réelle : plus les postes sont prestigieux, moins on y trouve de
femmes. Le bilan établi par le ministère de l'éducation nationale sur la
première session 2004 est révélateur. Pour les postes de maître de
conférences, qui correspondent au premier niveau d'entrée dans la
carrière, les femmes ont représenté 41,4 % des reçus ; pour les postes
de professeur d'université, généralement obtenus après plusieurs années
comme maître de conférences, elles ne représentent plus que 25 % des
admis.
Certaines disciplines obtiennent des résultats désastreux. En
mathématiques, sur les dix-neuf postes de professeur, on ne compte
qu'une seule femme. En philosophie, sur les quatorze nouveaux maîtres de
conférences, deux femmes seulement ont été retenues. En histoire du
droit, cinq postes de maître de conférences ont été attribués à.... cinq
hommes. Au sein de la dernière promotion de l'Institut universitaire de
France (IUF), dont la vocation est de rassembler les meilleurs
chercheurs universitaires, seules dix femmes ont été nommées sur les
quarante postes ouverts. Parmi les présidents d'université, leur place
est plus réduite : huit universités seulement, sur quatre-vingt-cinq,
sont aujourd'hui présidées par des femmes. Au sein de la Conférence des
présidents d'université (CPU), on ne compte qu'une femme sur les seize
membres de la commission permanente, une des principales instances de
décision.
La difficulté ne vient plus d'un problème de vivier. Les femmes sont
maintenant majoritaires parmi les étudiants : en troisième cycle, là où
se recrutent les enseignants chercheurs, elles sont plus nombreuses que
les hommes, avec 51 % des inscrits. Ces résultats médiocres marquent
certes un progrès : le taux de féminisation augmente doucement. A ce
rythme-là, toutefois, l'Université risque un jour d'être rattrapée par
le Sénat, où 17 % des sénateurs sont des femmes, une proportion en nette
augmentation du fait de l'application partielle de la parité.
Luc Bronner
" ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 07.11.04____________________________
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