Archive Liste Typographie
Message : RE: [typo] Convention typographique

(Jef Tombeur) - Mardi 14 Juin 2005
Navigation par date [ Précédent    Index    Suivant ]
Navigation par sujet [ Précédent    Index    Suivant ]

Subject:    RE: [typo] Convention typographique
Date:    Tue, 14 Jun 2005 11:56:07 +0200
From:    "Jef Tombeur" <jtombeur@xxxxxxx>

De : Olivier Randier [mailto:olivier.randier@xxxxxxx] 
>Donc, je 
>marquerais plutôt l'emphase sur le genre ainsi : « un_e_ anarchiste ».

Déjà, une convention est une convention.
Et c'est pour ça qu'il y a des marches.

J'avais écrit : à la rigueur, employez une petite cap.
(sachant que je suggérai très fort le point médian).
Pourquoi la petite cap ?
En raison d'une autre convention : ne pas accrocher l'œil, la lecture devant
être fluide, la typo s'oublier, &c.
Ce qui vaut pour un·e autre publique (non, là, je l'ai fait exprès pour
rigoler, pas taper !) que le principal lectorat considéré (soit, par ex.,
pour les péquin·e·s comme vous qu'avez pas l'habitude de ce genre de texte,
prose, &c.). Notez au pas-sage que le &c. avec un signe d'une hauteur de cap
ne vous choque guère : vos habitudes de lecture des textes anciens en est
sans doute la cause.

Ensuite, pour les raisons exposées plus haut, ce n'est pas de l'emphase.
C'est bien le « ou » qui est marqué par ce _unE anarchiste_ (une ou un).
Et, croyez-le ou non, à force de voir des E en finale au singulier, ou en
avant-dernière position au pluriel, j'imagine que les lecteures régulièr·e·s
ne les voient plus (en revanche, certes, pour la composition, à moins
d'avoir redistribué son clavier, les points médians se remarquent sous les
doigts).

Perso, j'espère que ça leur passera, le féminisme étant, comme le
communisme, une étape transitoire supposant sa disparition (quand on ne
fabriquera plus que des hermaphrodites en utérus artificiel, on trouvera
autre chose pour capitaliser, décapitaliser, réutiliser les points médians,
les parenthèses, les tirets, &c., ne désespérez pas).

En attendant, illes (les professionèles de la chose) ont encore de bons
jours devant illes (le « illes » étant une suggestion québécoise ancienne de
je ne sais plus qui).

Or donc, ce n'est pas typographiquement mais politiquement qu'il faut
raisonner. Je signale aux peu féru·e·s de la chose que les cercles anars
lyonnais ont connu des problèmes avec les femmes anarchistes féministes qui
ont fini par claquer la porte en masse.
Donc, tant que vous n'avez pas adhéré, reçu les scarifications anarchistes,
juré que ce sera la liberté ou la mort, &c., ce n'est pas la peine de
discuter sur le fond.

Je ne pense pas que le fait d'utiliser les points médians ou la petite E cap
au lieu de la E cap provoquera une scission. D'ailleurs, consultées,
quelques papesses de la chose imprimée féministe ne voient pas d'objection
(soit E ou E pte cap ou points médians, pourvu que ce ne soient les
parenthèses incriminées en Suisse et ailleurs, pour les tirets, c'est une
question de mode).

Le pb. du « ou » récurrent, c'est que depuis _Life of Brian_ des Monty
Python (scène dans l'arène, « or woman » à chaque fois que « man » est
prononcé par le chef de file du Front révolutionnaire de libération de chez
nouzôtres), il est malvenu de trop l'employer.
Le reste est mauvaise littérature de listes typographiques et autres.

Les E cap ne sont plus vues par les destinataires naturèles (ou, je sais…)
de ce genre de prose. Pour les autres, partant du fait que ce n'est pas de
l'emphase, oui, la cap me paraît un poil emphatique et donc  frôlant la
pratique politiquement incorrecte (voire vicieuse, sociale-traitresse, mais,
ma non-déesse-non-maîtresse, pardonnez-leures, illes ne savent pas ce
qu'illes font). Mais si, nous, ici et maintenant, cela nous importe, illes
(illezôtres) s'en battent les oculaires.

Bon, on passe aux votes (au pluriel car il faudra d'abord voter pour savoir
si on vote puis voter pour savoir sur quoi on vote) ?