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Message : Re: Et al. ? (Jacques Melot) - Lundi 15 Mai 2000 |
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Subject: | Re: Et al. ? |
Date: | Mon, 15 May 2000 10:47:24 +0000 |
From: | Jacques Melot <melot@xxxxxx> |
Le 14/05/00, à 11:35 +0200, nous recevions de Patrick Cazaux :
le 13/05/00 18:20, Jacques Melot a écrit : > « et al. » est un anglicisme Un anglicisme latin ?
Bien entendu. Un anglicisme n'est pas l'emprunt d'un mot anglais non traduit : c'est l'emprunt de la parcelle de culture sous-jacente. On peut dire beaucoup de choses sur le fait que, comme vous le rappelez ci-dessous, les Anglo-Saxons, plus généralement le monde germanique ou réformé, sont nettement enclins à conserver aux mots qu'ils empruntent leur forme originale, dans la mesure du possible et au moins dans certaines circonstances. Cela reflète une mentalité, une culture, une vision du monde... Les anglicismes qui ne consistent pas purement et simplement en l'emprunt d'un mot anglais, non traduit et immédiatement reconnaissable comme tel, sont à redouter car, ayant l'aspect de mots français, ils ne sont le plus souvent pas perçus comme le signe d'une ingérence étrangère dans la pensée (cf. « portable », ci-dessous, mais aussi « développement », « générer », « moniteur », etc.).
Exemple d'anglicisme : traduire « portable » par le français « portable » (qui entraîne la quasi aliénation de « portatif », qui aurait dû être employé à la place).
Autre exemple : l'emploi, en français, du mot anglais « stress ». Ici le mot anglais inchangé est utilisé. Dans ce dernier cas, l'anglicisme consiste moins dans cet emprunt sans changement, que dans la modification de la perception du monde qui en résulte. Depuis que le mot « stress » a commencé à être employé dans les publications destinées au grand public en France, le thème récurrent du surmenage à disparu des hebdomadaires et mensuels (aller donc faire un petit tour au grenier pour relire vos collections du Petit Écho de la mode !). Certes surmenage et stress (qui connaît d'ailleurs plusieurs définitions, dont une, vague, dans le grand public francophone) ne sont pas la même chose, mais, précisément, la différence vraie - la seule intéressante - réside dans deux découpages différents de la réalité, irréductibles l'un à l'autre, donc irrémédiablement non équivalents. Là réside aussi la transcendance potentielle liée à l'existence de cultures différentes et à leur rencontre. Réduire les cultures à des clones d'une seule et même culture dominante, comme tend à le faire, pour des raisons essentiellement économiques, la mondialisation, est le voie royale de la stérilisation intellectuelle générale.
D'une manière générale, cela pose la question de l'utilisation d'abréviations latines, il me semble. Les Anglo-Saxons semblent y avoir recours plus volontiers que nous. Mais en quoi cela constitue-il un anglicisme ? Par ailleurs, les Anglois ne devraient-ils pas utiliser une abréviation angloise équivalent à « et coll. » ?
Ce qu'ils « doivent » faire ne nous concerne pas. Je respecte leur choix. Ce n'est pas le nôtre, voilà tout. Cela dit, je ne vois pas que l'usage français ou ce sur quoi il est fondé soit meilleur ou moins bon.
Jacques Melot
-- Patrick Cazaux Cadratin pcazaux@xxxxxxxxxxx
- Re: Et al. ?, (continued)
- Re: Et al. ?, Jacques Melot (13/05/2000)
- Re: Et al. ?, Thierry Bouche (14/05/2000)
- Re: Et al. ?, Patrick Cazaux (14/05/2000)
- Re: Et al. ?, Jacques Melot <=
- Re: Et al. ?, Olivier RANDIER (15/05/2000)
- Re: Anglicisme (etait : Et al. ?), Olivier RANDIER (15/05/2000)
- Emploi de l'italique (fut Re: Anglicisme (etait : Et al. ?), Thierry Bouche (16/05/2000)
- Re: Emploi de l'italique (fut Re: Anglicisme (etait : Et al. ?), Olivier RANDIER (18/05/2000)
- Re: Emploi de l'italique (fut Re: Anglicisme (etait : Et al. ?), Patrick Cazaux (18/05/2000)
- Pangramme, Lacroux (16/05/2000)
- Re: Pangramme, Olivier RANDIER (18/05/2000)